Cristobal Balenciaga 1895-1972
Celui que de nombreux couturiers (Givenchy, Courrèges, Ungaro) considèrent comme leur maître, a été un des couturiers les plus admirés des années 30 à 70. Cristobal Balenciaga Eisaguri est né à Guéthary. Sa mère, qui était couturière lui donne très tôt le goût pour la couture.
Après avoir travaillé chez un tailleur de Madrid, il ouvre un atelier de couture dès l’âge de 16 ans. En 1914, il ouvre sa première maison à Saint Sébastien, sous le nom de Balenciaga, puis une autre, à Madrid, à la fin des années 1920. En 1931, après la chute de la monarchie, il doit fermer. En 1935, il ouvre la maison « Eisa » à Barcelone. Fuyant la guerre civile en 1936, il s’installe à Paris en 1937 au 10 de l’avenue Georges V. Il présente au mois d’août sa première collection qui remporte un grand succès comme toutes celles qui suivront jusqu’en 1968 lorsqu’il décide de fermer sa maison. Il se retire en Espagne et ferme en 1969 celle de Madrid.
Hubert de Givenchy considère Balenciaga comme « l’architecte de la Haute Couture ». En effet, son art repose sur une maîtrise parfaite de la technique, sur une science de la coupe et une recherche constante d’harmonie dans les proportions et les coloris.
Dès 1949, il crée une forme d’emmanchure, coupée avec un empiècement en carré et des modèles avec un effet de « pouf » rendu par un drapé, posé sur les reins. En 1951, ses créations transforment la silhouette, en faisant disparaître la taille et en élargissant les épaules.
En 1955, apparaît la célèbre robe tunique, puis en 1957, la robe chemise. En 1959, la ligne Empire à taille haute prédomine avec la coupe kimono pour les manteaux. Arrivé à une perfection absolue dans la construction du costume, Balenciaga s’intéresse à la recherche de matériaux et de coloris.
Il gardera pendant toute sa carrière un goût marqué pour le noir espagnol mais aussi pour les associations subtiles de noir et marron. Puisant son inspiration dans les tableaux espagnols, d’abord marqué par Velasquez et Goya, il crée des robes d’infante, et utilise souvent la dentelle.
Vers la fin des années 60, sous l’influence de Zurbaran, il crée des formes monacales, épurées mais de couleur acide.
Source : Histoire de la Mode, Florence Muller